La mémoire du Monde

l était une fois un petit gaillard, râblé, au raz des mottes. Il apparut un jour, déboulant d’un talus, les poings serrés, poussant un grand cri jubilatoire, roulant dans l’herbe grasse et le soleil du matin.

Il se retrouva tout étourdi, louchant sur la terre rousse qui lui maculait le nez, poussiéreux, assis au milieu du chemin qui ne mène nulle part. « Gou ? » demanda-t-il. « Gou ? » répéta-t-il. Comme personne ne répondait, il se leva et commença de marcher. Tantôt, il empruntait le chemin doux sous ses pieds nus, shootant les cailloux, poursuivant un carabe, tantôt il se lançait le nez en avant et les mains écarquillées dans l’herbe qui lui chatouillait le menton, lui arrachant des rires à s’en dérouler les tripes.

Tout était donc parfait jusqu’à ce que vienne la première nuit.

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La Pierre d’Outard

ue me manquent ces files de processionnaires d’autrefois.

Lorsque les jours raccourcissent – pour autant que l’obscurité qui m’entoure aujourd’hui me laisse en juger -, je crois entendre au loin leurs chants. Ils sont tout d’abord entonnés la bouche fermée. Puis, une fois le ruisseau atteint et les ablutions terminées, le chant se déploie et la forêt résonne de leurs accents emplis d’espoir. Au fur et à mesure de leur ascension, je sens leur souffle qui se fait court car la pente est raide et le chemin direct.

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La Pierre du Mariage

n général, je la voyais pour la première fois par une belle soirée de la fin de l’été. Elle se tenait à quelque distance, dans le flamboiement du couchant, se tenant les mains, un peu gênée.

Elle finissait par s’approcher et m’adressait sa prière : « C’est la Jeanne qui m’a parlé de toi… S’il te plaît, fais que Jacques me demande en mariage. Je sais que c’est lui que je veux. C’est l’homme qu’il me faut. »

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Les 2 mains de la princesse

l était une fois une jeune et jolie petite princesse. Elle était affirmée, charmante et pleine de vie. Elle passait sa jeunesse auprès de son père et de sa mère. Ils habitaient au bord d’un lac dans un palais qu’ils avaient peuplé de lapins pour servir de compagnons de jeu à leur fille, pensant ainsi que l’heureuse nature de ces animaux influerait sur son caractère déterminé : « Une petite lapine; voici un bon modèle pour une princesse ! » répétait son père (ou était-ce sa mère ?).

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