La mémoire du Monde

l était une fois un petit gaillard, râblé, au raz des mottes. Il apparut un jour, déboulant d’un talus, les poings serrés, poussant un grand cri jubilatoire, roulant dans l’herbe grasse et le soleil du matin.

Il se retrouva tout étourdi, louchant sur la terre rousse qui lui maculait le nez, poussiéreux, assis au milieu du chemin qui ne mène nulle part. « Gou ? » demanda-t-il. « Gou ? » répéta-t-il. Comme personne ne répondait, il se leva et commença de marcher. Tantôt, il empruntait le chemin doux sous ses pieds nus, shootant les cailloux, poursuivant un carabe, tantôt il se lançait le nez en avant et les mains écarquillées dans l’herbe qui lui chatouillait le menton, lui arrachant des rires à s’en dérouler les tripes.

Tout était donc parfait jusqu’à ce que vienne la première nuit.

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La Pierre d’Outard

ue me manquent ces files de processionnaires d’autrefois.

Lorsque les jours raccourcissent – pour autant que l’obscurité qui m’entoure aujourd’hui me laisse en juger -, je crois entendre au loin leurs chants. Ils sont tout d’abord entonnés la bouche fermée. Puis, une fois le ruisseau atteint et les ablutions terminées, le chant se déploie et la forêt résonne de leurs accents emplis d’espoir. Au fur et à mesure de leur ascension, je sens leur souffle qui se fait court car la pente est raide et le chemin direct.

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